Les raids de l’aviation ont détruit des ponts et des routes, ainsi que la principale station électrique de ce territoire. Soixante-quatre responsables palestiniens - dont 8 ministres et 20 députés - ont été kidnappés par l’armée israélienne qui les détient encore.
Le motif officiel de cette agression à grande échelle est l’enlèvement par la résistance palestinienne d’un tankiste israélien. Cet enlèvement intervient après des semaines de terreur israélienne : bombardements massifs et meurtriers (5000 obus et 30 morts en 1 mois) par les tanks, l’aviation et la marine israélienne sur la bande de Gaza . La population assiégée de la bande de Gaza, véritable prison à ciel ouvert, était déjà soumise aux pénuries alimentaires et sanitaires aggravées par les sanctions de l’Union Européenne contre le gouvernement des occupés.
Au mois de mai 2006, 157 Palestiniens ont été tués par Israël.
Le siège des villes se poursuit.
Les Palestiniens n’ont pas le droit de circuler d’une région à l’autre de la Cisjordanie.
Les assassinats ciblés contre de présumés « activistes » n’ont jamais cessé.
Les colonies n’en finissent pas de prendre la terre des palestiniens, au mépris du droit international.
Le mur d’annexion avance malgré l’arrêt de la Cour Internationale de Justice.
Jérusalem est annexée ainsi que la vallée du Jourdain.
Israël vole l’argent des taxes des produits palestiniens qu’il refuse de verser à l’Autorité palestinienne depuis les élections démocratiques qui ont placé le Hamas à la tête du gouvernement.
Qui occupe illégalement les territoires palestiniens depuis 1967 ?
Qui bafoue les droits fondamentaux d’un peuple occupé ?
Israël viole la IV è Convention de Genève de 1949 qui stipule qu’un Etat de droit qui
violerait les Droits de la personne
confisquerait les terres, détruirait les maisons, priverait un peuple occupé de ses moyens de subsistance,
entraverait la liberté de circulation,
serait passible des tribunaux internationaux pour crimes de guerre.
Cette Convention reconnaît également le droit des peuples occupés à résister, y compris par les armes.
Depuis plus d’un an, le Hamas a cessé les attentats en Israël. L’enlèvement d’un caporal israélien appartenant à cette armée d’occupation répond à la définition d’un acte de résistance.
Selon la logique de la toute puissance israélienne, Israël a le droit de pénétrer à tout moment en Palestine occupée, de prendre d’assaut une prison de l’Autorité palestinienne à Jéricho pour kidnapper des prisonniers palestiniens sous protection americano-britannique, d’assassiner des responsables politiques palestiniens en territoire palestinien ; par contre, l’occupé n’a aucun droit. Sitôt qu’il réagit contre l’occupant, il est considéré comme terroriste et le peuple tout entier subit des représailles.
Qui ne voit la disproportion des moyens mis en œuvre par Israël pour retrouver un soldat ?
Qui ne voit que ce soldat n’est qu’un prétexte pour franchir un palier supplémentaire dans sa politique de terreur ?
Qui ne voit qu’en arrêtant illégalement des députés palestiniens démocratiquement élus et des ministres du gouvernement palestinien, il s’agissait de tuer dans l’œuf, comme chaque fois qu’il y a une ouverture possible, cette opportunité de paix créée par l’accord qui venait d’intervenir avec le Hamas, conduisant de fait à la reconnaissance de l’Etat d’Israël ?
Israël cherche-t-il la Paix en refusant toute ouverture avec le nouveau gouvernement légitime du peuple palestinien ? Quelles conséquences une telle intransigeance va-t-elle entraîner, sinon la destruction de l’Autorité palestinienne et l’anéantissement de tout espoir d’avoir un Etat souverain pour le peuple palestinien ?
Il est temps de dire « Assez » à Israël. Il est temps de faire cesser cette impunité insupportable ! Il est temps que la France renoue avec une politique arabe indépendante des Etats-Unis et fasse valoir le Droit des peuples. Il est temps que l’Europe fasse preuve de courage pour faire respecter les valeurs des droits humains dont elle se prétend garante. Il est temps que nos représentants politiques sortent de leur prudence et exigent des sanctions contre l’occupation israélienne pour le respect du droit international.
Monique ETIENNE
Présidente de l’AFPS04